Une éducation, Tara Westover

Je viens de fermer le livre "Une éducation" écrit par Tara Westover , et je dois dire que rarement des mémoires m'auront autant fait réfléchir sur ma propre vie, celle de mes enfants et la société en général.

Récit poignant et vibrant, les 400 pages de ce livre se tournent presque complusivement. On sait comment l'histoire va finir, mais chaque chapitre nous montre combien la lutte a été difficile pour cette femme.

"Dans Une éducation (traduit de l’anglais par Johan-Frédérik Hel Guedj, Éditions JC Lattès), son extraordinaire récit, Tara Westover raconte un itinéraire qui ne l’est pas moins. Originaire de l’Idaho rural, aux États-Unis, elle a grandi au sein d’une famille mormone. Son père, qui gagne sa vie grâce à une décharge de ferraille, est convaincu que la fin des temps est proche, et que l’école et la médecine sont aux mains des Illuminati et du diable. Tara n’a pas d’acte de naissance et donc aucune existence officielle. Elle reste à la maison et confectionne des bocaux de pêches dans l’attente du jour où la lune deviendra sanglante et où il faudra saisir son sac à dos pour se terrer… Pour échapper à la violence de l’un de ses frères, la jeune fille décide, à seize ans, de partir de chez elle et de s’inscrire à l’université. C’est le début d’un chemin qui, après beaucoup d’efforts, mène Tara Westover à Cambridge et à Harvard, mais au cours duquel elle se voit également forcée de couper toute relation avec ses parents, traversant une grave dépression."



Chaque mot écrit, chaque page, est un combat. Un combat contre son conditionnement, lié à son enfance et son adolescence dans une famille aux croyances plutôt dérangeantes, un combat contre l'ascendant de son père et de l'un de ses frères sur sa perception des choses et d'elle-même, un combat contre elle-même. 
Je ne vais pas vous faire un compte-rendu détaillé de ce livre, j'espère simplement que ces quelques lignes vous auront donné envie de le lire et de découvrir par vous-même cette vie semblable à une lutte constante, lutte avec les autres mais surtout lutte en elle-même. 
Ce que je souhaite partager ici c'est tout simplement les quelques réflexions que m'ont amenées ce livre tout à fait bouleversant. Je veux tout d'abord parler de l'amour que l'on porte aux autres et de la trace que laisse cet amour dans notre vie, mais je partagerai ensuite mes réflexions plus "éducatives" (par rapport à moi-même et à mes enfants) que ce livre a soulevé chez moi. Bien sûr tout ceci est tout à fait personnel, ne reflète en rien les propres idées de l'auteur, et probablement que votre propre lecture de cet ouvrage vous apportera des questionnement et des réponses toutes autres. 

Je dirais que nous pensons que l’amour est noble et, à certains égards, il l’est. Mais, selon d’autres points de vue, il n’a rien de noble. L'amour, en définitive, n’est que de l’amour. Et parfois les gens font des choses terribles à cause de cela.
Tara Westover




L'amour familial est pour moi un sujet complexe. D'une part la famille que j'ai fondée avec Fred est sacrée pour moi, le nectar de mon existence, ma raison de me lever chaque matin et de faire ce qu'il y a à faire, même quand cela me pèse ou que c'est compliqué. Mais d'autre part, ma famille élargie est pour moi une source constante de tensions et de luttes internes. Ce livre a parfaitement raisonné en moi sur ce point car comme l'auteur (même si nos vie diffèrent totalement), je n'arrive pas à exister au sein de ma propre famille. Nous avons décidé de vendre la maison et commencer une nouvelle vie pour Fred, mais ce changement a été pour moi l'occasion de recommencer à neuf ailleurs. La proximité avec les gens que j'aime m'étouffe, me bloque et amène la stagnation dans ma vie. Alors bien sûr, ma famille et mes amis me manquent terriblement aujourd'hui, mais je n'aurai pas pu me reconstruire auprès d'eux. Le contact avec mon entourage me change. Séductrice par nature, j'ai tendance à me plier à ce que les gens attendent de moi, ou plus exactement et pour être juste, à me plier à ce que je pense que les gens attendent de moi. J'aime faire plaisir aux gens que j'aime et le résultat en est presque toujours une déformation de ma propre personnalité. Que l'on soit bien clair, ce ne sont pas les autres qui en sont responsables ou qui me le demandent, c'est moi la seule coupable dans ce cas. Ma perception des autres me pousse à me changer, me transformer face à eux, pour au bout de quelques années me faire me sentir comme une coquille vide. Et à force de se conformer à ce que je pense que l'on attend de moi, j'en perd de vue mes convictions et certaines de mes valeurs. Et c'est l'amour tel que je le conçois qui me fait faire tout cela.
La lecture de ce livre m'aura amené à beaucoup questionner la conception que j'ai de l'amour aux autres, un amour séducteur, qui veut plaire. Un amour qui de ce fait naît de l'insécurité. Car si je montrais celle que j’étais vraiment, m'aimerais t-on toujours? En cela l'amour est auto-destructeur. Il s'est mis sur le chemin de l'auteur comme un obstacle, un boulet et parfois un grand danger. Ce n'est pas des autres qu'il faut se séparer, mais de ce que notre amour pour eux nous fait faire, et le plus souvent de pas faire. Certaines décisions que nous prenons pour "entrer dans le moule", naissent souvent d'une grande insécurité et du besoin d'être aimé. Certaines décisions que j'ai prises par amour sont bonnes et d'autres moins. Et c'est cela que ce livre m'a fait analyser, quelle différences entre ses décisions? 
J'ai pris récemment dans ma vie (sur les trois dernières années), trois grandes décisions qui m'ont déchirées le cœur: je me suis séparée de mes brebis et mes lapins, j'ai accepté de déraciner notre vie dans la Vallée Perdue pour recommencer ailleurs, et j'ai décidé de scolariser les garçons. Me séparer de mes animaux aura été une déchirure et j'ai longtemps porté les stigmates de ce choix. Avec le recul je me rends compte que je ne me suis jamais remise de cette coupure et que j'ai traversé une dépression plutôt grave par sa longueur et son intensité. Pendant presque deux ans après avoir ramenées mes chères brebis dans le Loir-et-Cher, j'ai perdu goût à ma vie. J'ai continué de me lever chaque matin, de faire l'école aux garçons et d'être une présence aimante pour eux et Fred tout au long de l'année, mais l'étincelle en moi était éteinte. Seul le déménagement m'aura permis de raviver cette étincelle. La décision de me séparer des animaux est née de l'amour que je porte à Fred. Il n'en pouvait plus, il était fatigué et le poids financier des animaux pesait sur notre famille. J'ai eu peur de le perdre, de les perdre, j'ai donc choisi entre ma famille et mes animaux. J'ai bien sûr argué que la maladie m'empêchait de m'occuper correctement de mes bêtes, mais en vérité c'est elles qui m'empêchaient de sombrer dans les bras puissants du mal qui rongeait mes intestins. C'est elles qui me faisaient me lever chaque matin et continuer malgré la douleur et l'épuisement. Après elle, il ne me restait plus que le repos, la détente sans but, le vide. Et pourtant, je ne regrette pas cette décision, elle était nécessaire à l'équilibre de notre famille. Cette décision je l'ai prise pour Fred, mon meilleur ami et l'amour de ma vie, lui qui ne m'a rien demandé, lui qui était là pour moi quoi qu'il arrive, et c'était mon tour de lui rendre la pareille. Cela a été le même mécanisme pour notre décision de déménager. Cela a été dur, cela m'a déchiré le cœur, j'ai pleuré des heures durant, mais c'était le bon choix. Fred méritait cette chance qui en était une aussi pour notre famille. Et la conclusion que j'en tire, c'est que les décisions et les choix qui naissent d'un amour constructif pour nous même, d'un amour qui nous laisse toute liberté d'être nous-même, sont les bonnes. La décision de scolariser les garçons est elle née de deux émotions bien distinctes, la peur et l'amour. La peur tout simplement parce que j'avais l'impression de ne pas faire assez pour eux, j'avais l'impression de les priver de quelque chose (la grande expérience de la socialisation qui dans mon expérience directe,  n'est apparue que comme une grande fumisterie, l'école n'est pas l'unique terrain de socialisation et sûrement pas le meilleur), j'ai pensé que je m'étais trompée toutes ces années. La dépression que je traversais n'était pas anodine dans ce choix. A côté de cela, cette décision est née de l'amour. Bien sûr il y avait l'amour que je porte à mes enfants, mais il n'en était pas exactement le moteur principal, ce dont je ne me rendais pas compte sur le moment. L'amour que je portais à mes amis et ma famille est celui qui a été le moteur de cette décision. Je voulais être mieux intégrée, pouvoir partager plus de choses avec les gens que j'aime, être comme eux, parce que je les aime. Mais cet amour là est destructeur de ce que l'on est. Encore une fois, les autres ne sont en aucun cas responsables. La vision déformée que l'on peut avoir de nous-même lorsqu'on se compare aux autres est une des coupables. Le besoin de plaire qui naît dans cet amour ainsi que notre insécurité le sont aussi. Pour pouvoir être à nouveau moi-même, me rendre compte de l'erreur de mon choix j'ai du partir, me séparer de ceux que j'aime. Pour me retrouver, je dois pouvoir mettre  cet amour en arrière-plan. Si le sentiment d'amour n'est pas constructif il nous dépossède du pouvoir que nous avons sur notre propre vie. 


Je pourrai bien sûr écrire là-dessus des pages et des pages, passer au peigne fin chaque décision, chaque acte manqué, chaque choix courageux et j'arriverai toujours à ces conclusions. L'amour n'est effectivement pas noble, il est parfois destructeur, souvent constructeur. Il est le moteur de nos vies dans le bon et le mauvais sens.


Au-delà de l'impact de l'amour dans ma vie, ce livre a énormément nourri ma réflexion sur l'éducation en général et bien sûr, sur celle que nous donnons à nos enfants. 

"I don't think education is so much about making a living it is about making a person" Tara Westover

Dans cette citation Tara Westover nous invite à réfléchir à l'impact de l'éducation. Elle ne conditionne pas simplement ce que nous allons faire dans notre vie professionnelle, elle nous construit en tant que personne. Chaque décision que nous prenons, qu'elle soit personnelle ou liée à l'activité que nous exerçons, prend ses racines dans notre éducation. Bien sûr je pense qu'il faut prendre ce mot au sens large. On ne parle pas seulement de nos jeunes années passées ou non sur les bancs de l'école, mais de chaque moment où nous faisons quelque chose pour apprendre quelque chose de nouveau, ouvrir notre perspective. L'éducation ne s'arrête pas aux années d'instruction obligatoire ni après la période universitaire ou de formation professionnelle. L'éducation est un processus qui s'établit tout au long de notre vie. Elle ne s'arrêtera que lorsque nous aurons expiré pour la dernière fois. Mais il est toutefois vrai que la période éducative qui s'étend sur nos années d'enfance et d'adolescence est la plus marquante, celle qui conditionnera grand nombre de nos décisions. En y réfléchissant, on voit bien sûr que notre éducation est la fois le seul outil dont nous disposons pour grandir et évoluer, tout en étant le plus grand obstacle à certains moments de notre vie. Comment faire pour ne garder de celle-ci que ce qui nous ouvre au monde et aux nouvelles idées, tout en brisant les chaînes du conditionnement. Ce livre en donne un exemple frappant, extrême. Mais même si nous ne sommes pas issus d'une famille mormone survivaliste du fin fond de la campagne américaine, nous devons nous aussi nous battre chaque jour et parfois violemment contre nos conditionnements. Faire le tri dans nos décisions, savoir lesquelles naissent de l'empreinte laissée par notre éducation passée, et lesquelles naissent de notre évolution, de notre processus éducatif en train de se dérouler dans le présent. 


Comment se défaire de cette voix qui n'est que le reflet de notre éducation passée pour trouver celle qui nous est propre? Voilà l'une des grande question qu'a posée ce livre pour moi. Pour en revenir au moment où j'ai scolarisé Isaac et Sohan, j'étais perdue, j'avais l'impression de me tromper. Alors j'ai appliqué ce qui m'avait été inculqué dans mon éducation. Il faut comprendre que mon père et dans une plus moindre mesure ma mère, quand j'étais jeune, ont toujours placé l'école sur un piédestal. C'était ce qui me permettrait de réussir ma vie. Pas la créativité, la confiance en moi ou d'autres qualités, mais les résultats académiques. Alors qu'ai-je fais quand je ne savais plus quoi faire? Je me suis tournée vers LA solution à tous les problèmes, celle qui m'avait été rabâchée des années durant.  Et bien sûr je me suis trompée, nous n'avons pas trouvé notre propre voix en prenant cette décision, nous avons emprunté celle d'autres avant nous. Alors aujourd'hui comment faire pour ne pas mettre de freins plus tard à nos enfants? Comment ne pas les faire douter de ce qui est en eux au profit de ce qui a été apporté par l'extérieur? Je n'ai pas de réponse à cette question, mais ce livre aura eu l'énorme impact de me la faire poser, et j'espère qu'elle sera le fil conducteur des décisions inévitables que Fred et moi auront à prendre en tant que parents à leur place. 

A côté de cela, ce livre apporte un éclairage différent et intéressant sur les processus d'apprentissage. L'auteur a réussi à se dépasser, à se créer sa propre voix et sa propre vie, en dessinant elle même l'éducation qu'elle a souhaité se donner après ses 16 ans. Avant cela, elle n'a jamais eu d'éducation formelle, ses parents n'ayant pas fait d'école à la maison, ils ne l'ont juste pas scolarisé, sans rien lui apporter en terme d'instruction toutes ces années. Quand elle souhaitait apprendre quelque chose, elle devait se l'apprendre elle-même. On est là loin d'un processus d'apprentissage auto-géré comme on peut le voir en instruction en famille dans certains foyers, où les enfants ont le soutien et les ressources nécessaires pour ce faire et en ressortent grandis. Là chaque apprentissage est un combat, une lutte contre ses parents et leur mode de vie. Cela bien sûr ne peut en aucun cas être un exemple à appliquer. Mais par la suite, la manière dont elle a créé son propre curriculum en suivant ses intérêts et ses passions, ce qui l'a mené à l'obtention d'un doctorat alors qu'avant cela elle n'était jamais allée à l'école ni n'avait été instruite, cela fait force d'exemple. Ces "apprentissages auto-gérés" n'ont à mon sens pas été possible sans une base (pour laquelle l'auteure a saigné sang et eau, rattrapant 15 ans d'instruction en quelques mois). Récemment je suis tombée sur une citation de Charlotte Mason que je ne retrouve plus. Mais l'essence de ce qu'elle expliquait est que l'auto-éducation ne commence pour un enfant lorsqu'il sait bien lire et surtout éprouve du plaisir à le faire. De la même manière, on ne peut comprendre les grands théorèmes et théories mathématiques sans avoir une base en algèbre. Ce livre a renforcé en moi les idées de Mme Mason sur l'éducation. En tant que parents nous nous devons non pas juste d'apporter quelques bases, mais u grand festin d'idées qui permettront à l'enfant de se construire. Pour savoir ce qui peut l'intéresser et poursuivre ses passions, un enfant doit savoir ce qui existe. De plus, Tara Westover soulève un point fondamental dans ce livre. Lors de sa première année à BYU, elle découvrira ce qu'est l'holocauste, que l'Europe n'est pas un pays, que dans Les Misérables Jean Valjean est un personnage mais Napoléon une personne... Elle arrive pour sa première année sans aucun bagage historique, géographique et culturel. Elle ne peut comprendre les cours qu'elle reçoit, car ils n'ont aucune prise dans sa réalité trop étriquée. Nous nous devons en tant que parent de donner la vision la plus large à nos enfants. Peut-on y arriver sans aucun apprentissage formel et en laissant juste nos enfants suivre leurs passions? Aujourd'hui je ne le pense pas (et bien sûr je ne juge pas ceux qui le pense, cette opinion ne concerne que moi), et c'est en cela, je pense, que des apprentissages auto-gérés apportés trop tôt sont délétères à l'ouverture au monde de l'enfant. Malheureusement notre expérience de scolarisation n'a pas été non plus concluante en ce sens. Le programme tel qu'il est conçu laisse une place quasi nulle à la culture, qui est sacrifiée sur l'autel des mathématiques et du français. Lire ce livre m'aura donc plutôt renforcé sur nos choix éducatifs récents. 
Un autre point très intéressant soulevé dans le livre est l'apport de notions complexes et à quel moment. L'auteure raconte que très jeune elle a lu le livre de Mormon, l'ancien testament ainsi que des livres de théologie plutôt complexes, car c'était les seuls que possédaient ses parents. Je ne retrouve plus la citation, mais elle explique à ce moment l'importance qu'a eu le fait de lire des choses qu'elle ne pouvait pas comprendre pour son éducation. C'est aussi quelque chose que je me suis longtemps demandée... Avais-je apporté certaines choses trop tôt? Nous avons lu Huckleberry Finn et parlé de racisme, de la suprématie blanche à l'époque mais aussi actuellement, d'esclavagisme et des droits fondamentaux de l'humain, avant que Sohan ait atteint ses 6 ans. Pouvait-il le comprendre? Certainement pas. Mais est-ce qu'aujourd'hui certaines de ces notions l'aident à construire ses opinions aujourd'hui? Sans aucun doute. Les enfants doivent être soumises à de grandes idées, à des textes complexes dès le plus jeune âge à mon sens (et c'est une idée que j'ai aussi développé dans mon dernier billet de blog portant sur Harry Potter). Ce livre aura pour moi été la confirmation que non, Fred et moi ne nous étions pas trompée. Dans cet ouvrage qui parle de la difficulté de trouver sa propre voix, j'ai compris que j'avais trouvé la mienne il y a des annnées de cela, et que nous étions sur une voie qui était juste pour notre famille.

Je vais arrêter là pour cet article, j'imagine que peu d'entre vous auront eu le courage de me suivre jusqu'ici et je ne vous en blâme pas, c'était bien long. Mais si vous êtes ici avec moi, je vous remercie d'avoir prêté attention à ma voix et mes idées, et j'espère vous avoir donné envie de lire ce témoignage bouleversant. 

Commentaires

  1. Coucou Nadège, je suis arrivée au bout de ton article. D'une part parce que tes articles m'avaient manqué. Je ne me lassaient pas de les lire car tes réflexions étaient toujours très intéressantes. Comme tu le dis si bien difficile de répondre à ces questions... Mais cela est Bon de sans cesse se remettre en question, et se laisser porter vers ce qui fait sens pour nous en cet instant et qui nous fait nous aimer davantage.
    Pour ma part je pense en cet instant que l'on doit parfois de libérer de ce que l'on connaît. Il n'y a pas de formel pas que d'informel à mes yeux. Mais une transmission de compétences, de savoirs, tout au long de la vie. J'aime cette expression de C.Mason : un festin d'idées. Un environnement riche et des expériences ouvertes sur le monde, ne peuvent qu amener l'envie d'apprendre à nos lutins. Jamais les questions ne s'arrêtent et il y a mille façons d'y répondre. En tout cas merci à toi pour se partage.
    Joyeuses fêtes de fin d'année à vous 4. Si nous avons là possibilités de passer en Normandie nous essaierons de vous rendre visite si le coeur vous en dit.

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    1. Ce serait avec grand grand plaisir si vous souhaitez venir !! Bon par contre un déménagement se prépare dans les mois à venir donc il faudra voir à quel moment cela se présenterait pour vous. Nous allons sûrement aller dans la région de Tours. Pour ce qui est de l’informel vs formel (bien que les deux cohabitent toujours plus ou moins, on fait forcément de l’informel même sans s’en rendre compte), je m’interroge beaucoup sur le unschooling pur et dur. Cela m’a toujours attirée quelque part mais je m’interroge sur la diversité des apprentissages. Si on ne suit que l’intérêt de l’enfant tout le temps, énormément de choses ne sont jamais vues, je pense notamment à ce qui est de l’histoire, la géo ou les sciences. De même pour la littérature classique, tous les enfants ne vont pas être intéressés par Stendhal, Maupassant, Dickens, Homere où que sais je encore. Ce sont des textes difficiles d’accès et je ne suis pas sûre que la majorité des enfants s’y intéresseraient naturellement. Cela veut-il dire qu’il est bon d’en faire l’impasse? C’est ce genre de questions que je me pose.J’ai parfois apporté des textes difficiles aux garçons, sur lesquels ils avaient du mal à se concentrer, comme Huckleberry Finn, Croc Blanc, ou le conte de Noël de Dickens. Mais au final cela leur a beaucoup apporté, mais il a fallu de la coercition douce de ma part quand même

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  2. Bonjour Nadège, j'ai lu avec plaisir cet article et les 2 autres, car ton blog m'avait manqué ! Je suis ravie de voir que tu reprends la plume, et que tu reprends également l'IEF avec plaisir après avoir vu que le chemin de l'école ne convenait pas ... Nous sommes également en IEF au Mans ; il y a pas mal de monde en IEF entre Tours et le Mans. La question de la complexité des livres (en terme purement littéraire et en terme d'intrigue) lus à mes enfants me pose également question (3 enfants de 8, 6 et 2 ans). Pour l'instant, mon fils de 8 ans s'est arrêté au tome 3 de Harry Potter car je trouve la suite tellement dure en terme d'ambiance ... la lecture de ton article à ce sujet me fait réfléchir (mon fils n'attend que ça de lire le reste !) En ce qui concerne le mode d'instruction, ça a été long pour moi de trouver ce qui correspondait à notre famille (pour l'instant !). Nous sommes entourés de beaucoup d'unschoolers mais je trouvais que lorsque je proposais un temps ensemble, pendant lequel je "menais la danse", les journées étaient plus sereines, nous trouvions un plus grand équilibre ... J'ai mis du temps à voir ce qui nous convenait ...
    Merci pour tes articles !

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    1. Merci beaucoup pour ton commentaire 😊 c’est vrai que c’est si difficile de trouver la bonne méthode pour notre famille ! Et puis ce qui est vrai à un moment ne l’est plus l'année d'après... Je suis contente de savoir qu’il y a beaucoup de famille IEF entre Tours et Le Mans, c’est ce qu’on espérait ! On aura peut-être l’occasion de se rencontrer du coup ! Et finalement pour Harry Potter qu’as tu décide? C'est vrai que ça devient de plus en plus sombre au fil des tomes mais je trouve que l’amitié entre les personnages et les valeurs partagées atténuent un peu cette ambiance. Et en terme d’ief, tu suis une méthode en particulier ?

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    2. Pour Harry Potter, on lui offre le tome 4 pour ses 9 ans en avril et on le laissera lire le reste à la suite du coup. Niveau méthode ici, on navigue un peu entre plusieurs influences ... Je suis partie de Steiner quand ils étaient plus petits, pui on a viré plus Charlotte Mason, parce que quand même sa vision des living books c'est hyper appelant en IEF ! Il n'y a que pour les maths qu'on suit complètement une méthode, la méthode des frères Lyons, mon fils de 8 ans accroche bien et ma fille avait hâte de s'y mettre ce mois-ci pour ses 6 ans. Ils ne suivent pas tout à fait le programme de l'EN car c'est canadien, mais ça marche bien. Mais ma plus grande difficulté reste de faire tout ça avec une petite fille de 2 ans ... disons que l'ambiance n'est pas toujours à la concentration. J'ai beaucoup travaillé sur le lâcher-prise avec elle !!! Oui, je serais ravie de te rencontrer si vous déménagez dans le coin (d'autant que je tricote aussi beaucoup et que j'adorerais essayer de filer !)

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  3. Un petit coucou de la Vallée Perdue... j'ai bcp aimé ton article et j'ai aussi lu celui d'avant (tous jusqu'au bout, comme dans les autres commentaires! Tu vois on est des courageuses ! !) ce que tu partages résonne beaucoup en terme d'amour ou des amours avec moi. L'année dernière, j'ai eu un clash avec une partie de la famille... bien que je sois comme toi, trouvant l'amour en cherchant à plaire, les choses ont finis par exploser ! Les non-dits, les fuites... tout a pété ! Donc, non seulement on oublie sa propre voix en cherchant à séduire la Terre entière, mais en plus, personne n'est dupe au final... j'en arrive aux mêmes conclusions que toi. L'authenticité est reine, rien ne sert de lutter ! Bref, tu m'as énormément donné envie de lire ce livre ! Je crois que j'y trouverai de quoi nourrir de réflexions, ce qui s'est passé ici... Concernant nos choix bons ou mauvais, je suis de celles qui pensent qu'ils sont là pour une bonne raison, pour tous ceux qui sont touchés. Pas de mauvais. Que des expériences. Tes fils se sont enrichis d'expériences en 2o19, c'est ce que je retiens. Et même plus : VOUS vous êtes enrichis tous les 4. Un festin de vies en 1 seule année ! Bravo pour ce moment d'écriture, cette remise en question sincère... peu d'entre nous en sommes capables. Je t'embrasse très fort !

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    1. Merci 😊 c’est fou qu’on tombe toujours dans ce piège de s’oublier, de perdre notre voix quelque soit le travail sur nous même que nous avons fait! C’est vrai que nous avons beaucoup appris durant cette année, mais que ça a été difficile. Je ne la revivrai pour rien au monde. Je suis contente de recommencer 2020 à neuf. Profite bien de la Vallée Perdue, on ne se remet jamais vraiment de l’avoir quittée. Tu me diras ce que tu as pensé du livre quand tu l’auras lu! Passe de belles fêtes de Noël 😊

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